mercredi 20 août 2025

Que nada

Depuis près de sept années, en discontinu, dans un lieu de confiance qui donne envie de dérouler le fil de ta vie, tu démêles activement les nœuds de l'histoire. La fameuse traversée épique que peu entreprennent, mais que tous attendent les rebondissements comme un curieux roman. Cette faim te fait rire rouge, parfois jaune et puis bleue. Le mensonge éhonté qui stipule que, devant une assemblée où se cachent certains juges, critiques, commères et même sorcières, l'âme se livre sans fausse pudeur. Depuis tout ce temps que tu observes les espaces qui ne délivrent d'eux-mêmes, presque rien, quel leurre.

Tension superficielle

Les molécules d'eau attirées les unes vers les autres tissent une membrane de verre flexible où le gerris surfe sur une vague infime. Les six branches de ses pattes brillent d'un point lumineux contre le miroir de l'éphémère. La brume recouvre l'ogive cuivrée de son corps et voile pendant un moment, la maison d'été, ainsi sont reléguées aux oubliettes, les choses de l'impatience.

13 Eerie

On ne peut rien contre l'insatiable.

mardi 19 août 2025

Songe réel de la nuit

Sur le pas de la forêt, au premier plan du tableau, nos corps dans une obscurité complète où seule l'empreinte astrale d'un faible scintillement nous révèle en présence. Il est limpide que nous sommes ce système binaire spectral. Un en décalage vers le bleu, l'autre vers le rouge. Si proche, liés par une invisible force, se tournant autour, loin des regards à œil nu. Un peu plus loin, au deuxième plan, le contour de diverses essences forestières d'un sombre vert, se découpe sur une tapisserie compacte et scintillante d'arbres de vie. Tout mon être tend vers le fond brillant, ce troisième plan, mais impossible de dévier sans l'autre, qui est toi — voix qui me confie que nous ne pouvons, pour le moment, toucher à tant de beauté., mais impossible de dévier sans l'autre, qui est toi — voix qui me confie que nous ne pouvons, pour le moment, toucher à tant de beauté.

lundi 18 août 2025

Roi des vents

Par bandes de trente, les geais — ces semeurs de chênes — se disputent les akènes à coups de cris stridents. Des synchronies de lignes bleues, figures de ballet. Un va-et-vient tenace entre les glands et les fruits aigres-citronnés des sumacs vinaigriers. Assise sur les marches de la maison au toit de jade, face aux trois chênes blancs, le spectacle de la horde des passereaux te ramène au centre de l'histoire du monde, de cette faim féroce qui lie la terre, le sang. Et soudain, sans nul bruit, pour souligner ce qui plane, le roi des courants ascendants décrit de larges cercles, ses ailes sombres entre terre et fleuve. L'œil du pygargue à tête blanche supervise le vivant et le sort.

À feuille et à vapeur

Timbrée à souhait,
hier, revenue par le train
de la gare de Sainte-Foy,
d'est en ouest, à sens inverse,
s'éloigner des largesses
de mon fleuve aimé.

Assise côté fenêtre,
défilent des champs
de maïs, de colza, égrenant
tels un chapelet stroboscopique,
des moissons mûrissantes
à l'air de miel tréflé.

Ignorant mon voisin bavard,
mon âme tente le survol
d'un souffle, d'un "soul"
sur ces espaces festonnés,
séquences alternées s'imprimant
à vitesse variable sur ma toile.

L'œil abreuvé, tu es à même
d'affronter les affres du béton,
ses labyrinthes, ses constructions.
En enjambant le pont, tu plonges
dans le rêve de la feuille d'or, blottie
au cœur de ses trichomes protecteurs.

mercredi 13 août 2025

Dissolvere

Une fantasque obsession,
Qui s'agite depuis l'ère
Où mes mains plongent
Dans l'aire pigmentaire.

S'il y a bel et bien une lumière
Pour nous retourner
À la Materia Prima,
C'est la noire, mon noyau.

La possibilité de devenir
Exit, quelque chose d'autre,
Indifférencié de toutes choses.
Ce monde est au seuil de —

Que nada

Depuis près de sept années, en discontinu, dans un lieu de confiance qui donne envie de dérouler le fil de ta vie, tu démêles activement les...