Avent

Ma neige — en boucle autour de la Grosse Île. La ronde d'un tour qui brille, allume un phare et une Croix celtique; dense d'une traversée sur l'Atlantique où l'espoir fleurit malgré la nociception. Quarante jours, quarante nuits — trèfle à ma bouche. Que reste-t-il à méditer sur cet étrange hameau, un si beau joyau planté au milieu de l'estuaire que la quarantena hante encore de ses bruits de fer. Tintamarre maintenant isolé en mausolée, point pivot des éclosions — ma proprioception. 

Chant IIII. Cœur d'Orion

Derrière la palissade
Le ciel clair, de l'eau de roche
Enchâssée à la Grande beauté
Ferme l'œil, pointe la voûte
Invoque l'irrévocable

La lueur, ce qui débute
Dévoile l'éclat rutile
L'inclusion en forme d'aiguilles
Croisée — bien orientée
Aux arcades étoilées

La nuitée du pur souffle
Soie minérale infinie
Outre-lumière d'un joyau rouge
Son nom en neige de feu
Sphère rubis Bételgeuse

Ni de son éclatement
Enfle sans rien décider
Décapsule l'épaule géante
Projette l'embrasement
Future supernova

Quatrième d'un trio
Devient l'invité absent
Qui teinte le jour de sa présence
Qu'aucune futilité
Ne peut plus décélérer

Chant III. Astérisme des quatre soies

La parole au creux du ventre
Conscience dans les yeux
Dialogue dans l'oreille
Connaissance dans la bouche

Presqu'île

On évoque rarement la disparition d'une presque boucle — ainsi — feu d'epsilon à la ferveur d'un demi-disque se déployant en fameuse heure. Mystique chant d'un e nu trempé à moitié dans la vasque bleue, moitié parmi les vastes cieux. Tramonto salé chauffe la langue au point pivot et trace un arc graphique qui apostrophe l'élision d'une vision. Le plaisir en bande littorale d'un presque rien transmuté en presque tout. La forme isthmique d'une orale fluidité — du graphe occulte, fraîche source de la mise en bouche. 

Œil épissé

Rien ne rompt, tout ploie — à l'eau, à l'épissure ! Une estrope, une boucle tissée dans la lumière, corps du même cordage. Nul doute, le marin-pêcheur sait qu'il ne sert à rien de tirer les extrémités, mais qu'il faut remonter lentement à la source.

Aparté du Oolong

Devant le froid soudain, disparaissent les effluves de béton, disparaît l'abondance du vert des ruelles — voilà ton accalmie. Le souffle blanc de seize heures, au retour de l'absurde labeur — ce moment où tes sens reprennent puissance de flamme, dragon bleu de feu. Tu poursuis d'une fumée le long trajet où le ciel devient saphir entêtant, de ce qui nous est dévoilé des constellations. Tu regardes au sol, tu observes au ciel, dans un balayage où les écailles de tes ailes tintent sous la froidure, te redonnant droiture d'hiver et « encabanement » futur. De toutes ces distances à tuer le temps sous un claquement de bottes, et la fatigue, la fatigue à chaque pas que tu tentes de te détisser tel un voile léger.

MW

Redevenue simple marcheuse par un nouvel enlignement. Le moment resserre les joues, des vrilles de ses serments d'hiver. Démarche silencieuse sur les feuilles, marche crispante, pur givre; d'un pas feutré en triple tonalité. La rouille, les jaunes, le blanc fou flirtant avec un trompeur redoux, permets d'authentifier les saisons décalées. La terre mouillée sur le charbon d'humidité, estompe l'incendiaire. La rouille, les jaunes, le blanc fou.

Chant II. Écouter | Voir

Septentrion ceint au front
Grâce à l'Astre d'Orient
Grâce australe vif Marcheur
Grâce à l'abonné absent

Présent futur qui demeure
Invité siège séant
Circonscrit ici, le plan 
Juste d'un égal rapport

Contrepoint en canon stable

D'un impromptu variable

Triade des cœurs vocables

La source claire attablée

Sans adresse, nul ne voit

Ce lieu sûr peut écouter

Qui autour a cappella

Qui au centre se déploie
Qui au fond à l'unisson

En nage vers l'archipel

Orion donne ses ailes
Sans jugement pour le temps

Qui autour le bouclier

Qui centre le baudrier

Qui du fond maître d'épée

Force l'épaule en plongée

Glisse sous les trois rochers

Passe la voûte, la route

Aparté du Lapsang Souchong

Peut-on se sentir au plus chaud chez soi, face à la fibre du pétrichor hivernal qui exhale l'air depuis hier. Pure senteur.

L'Ozone qui gèle rouge le nez, cette chimie de l'olfaction, une odeur métallique électrique. Humidité élevée, suave choc thermique.

À l'approche du zinc, l'atelier lentement recommence à ronronner, animant le Grand Dedans — l'enfant dont la charge aimante grésille sans frousse, dans son nouvel environnement. Son âme hume le fumet du thé de roche, infusion de feuilles des monts Wuyi. La joie irradie.

Le cadre ou l'idée de l'arôme du bois qui crépite au creux du feu rehausse les notes grillées de pin, de noix, de pomme, de prune et celle de la branche de noyer — "une ivresse, une ivresse..."

Chant I. Ouverture du Wu Wei

Au large bleu de la mer
Calme d'un pur épicentre
Maintenu feu bouillonnant

Descendant par l’œil unique
L'aigle veille en tourbillon
Subtil et lent, ascendant 

Ici, maintenant, la ville
Trace à l'étroit afin de
Maintenir la tension

Quadrilatère de bois
Noyer sombre et dense où luit
La douceur d'un enchâssé

Soulagement, tu entends
Une émotion, tu vois

Songe la nuit en son cercle
D'ombre plongée au-dessus
La table humble, décorée

Hôtes d'étoiles nés
Accordent temps avenant
Sage élaboration 

Celui du travail de moine
Aux quatre coins épicés
De l'Or, la Myrrhe et l'Encens 

Les offrandes des trois mages
Du notable événement
Ô ciel! — Lemon, Atlas, Swan

Punctum d'un trait d'union

Salutation à l'écoute, humble Marcheur ! À l'ardeur d'un contrepoint, par le trou de la feuille que la branche à pointe sèche du compas a percé, s'écoule bel et bien, une lumière qui jaillit du bas vers le haut, faisant de la simple déchirure de la moelle d'un papier de riz — un Quasar.