Chaque visite à la dame du port de la mangue,
la maiko retrouve, dans la lourdeur du soir,
cette odeur boisée que tisse l’humidité,
un fumet de cognac, un relent de sumac,
le souffle d’actes passés.
L’antichambre corail de l’okāsan
est emplie d'effluves transmutés.
Ces parfums persistent, plus tenaces
que Huysmans et ses mirages,
ses épices, ses voluptés.
En effectuant les corvées,
la jeune femme observe la geisha
cette racine d'If, paressant, se berçant.
La mère de toutes les merveilles,
tapote son sautoir, miroir.
Orné d'un saphir si jaune,
qu’il perce la prunelle de l'apprentie
d’un éclat plus vif que le coing mûr.
Le bijou infuse ses lumières védiques,
promesse de richesses uniques.
Si le mystère nourrit l'imaginaire
plus efficacement que la vérité,
quel attachement la geisha de Kola-amba-thota
éprouve-t-elle pour sa pierre solaire ?
La jeune apprentie saisit
plus que l'or des mondes,
que, lorsque l'on aime le récit,
on ne le questionne pas ou peu.
[2014-09-23 | 2025-08-05]
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