lundi 29 septembre 2025

Le Devoir d'Humilité

La quête de la toute-puissance est à jamais éloignée de la véritable Souveraineté. Alors, démêlons ce qui nous regarde, avant de tenter de mêler le « Voir » de l'autre. Ainsi, l'Intelligentsia sera bien gardée, et le simple « en » esprit, fort et libre de circuler.

dimanche 28 septembre 2025

Cœur en Land Art

Reprendre les chemins des Grands Jardins, de l'ancien des lieux vers le nouveau vivant.

Rubedo cosmique

De la hauteur offerte par la Serre des Aigles, apparaît la grotte sanguine, telle une coupe concave et contenante. Un sommet qui centre la descente sur ce qui vibre d'un son bas, et qui balaie le sol d'éclats d'un Soleil irradiant la peau « caribou caramel ». De Higgs, le chant de l'Iyomante — du miel pour l'Ours et pour le Chasseur. La paupière absorbe telle du velours sombre et ré-émet une chaleur interne qui chauffe le plafond « charbon-constellation » — la sortie vers la fibre du kôzo infusée au rêve des aubes écarlates.

Chargée d'humidité, la Lombarde réouvre l'alcôve aux pigments terreux avant l'homme parlant, le marcheur d'envol. Ocre, rouge et noir. Couleurs de celui qui saisit le monde par la main, la bouche, qui chasse, survit, longe la mort et l'épouse. Cocktail pigmentaire de l'homme animal, qui ne connaît pas les faims modernes, mais celle de la lumière — du feu — sous la flamme irisée d'âmes qui creusent la bouche, la main. L'Être rupestre se révèle, injecté d'un liant tellurique : pâte osseuse et viscérale, sang, graisse animale. De ce fait, il demeure pleinement un. Alors il sort au Grand Dehors, et le bourdon alchimique produit son Om aux teintes d'Altamira et de Lascaux. Rubedo de l'homme pur, chambre de l'origine — épure.

[2014-02-20 | 2025-09-31]

mercredi 24 septembre 2025

La sourcière

De murmure d'une fabuleuse nuit d'ondines, la lueur opaline nimbe le pourtour de la branche bifide, douce heure, bivium. La baguette de coudrier se place sous le milliard d'éclats, d'un très haut, où les taches de son claires observent le mouvement des tours. Tout est si calme avant les fameux sauts des cavaliers telluriques. Bien avant, que claque le sol expulsant ses cadences, il faut délier du fond la terre, ce qui fut noué au profond du ciel. Demain, le temps des Cassandres, demain les éphémérides migrées. 

samedi 20 septembre 2025

LentissimO

Astérie de l'Ouïe prend sa vibration au large d'un arc de sable, contralto, cap à vitesse réduite sur une tessiture posée, navigable. L'œil écoute; déroule les rebords d'un corps jaune, rayonnant paradoxe, flottaison d'une pierre salée; la coulée d'ambre baltique, née d'un astre à la mer.

Advenir

Sans donner le temps, le pire déjà envisagé, 
laissons donc la parole arriver et se déposer.  
La vraie question est l'enjeu de perte rejoué
qui teinte bien celle à venir par celles du passé.

Assurément, rien n'est à survenir, anticiper
les affres, les manques présents ne peuvent s'ignorer,
et pourtant, quand le pain, le sel une fois partagé,
lien complexe soudé par l'Atemporalité.

Une fois de plus, rien n'est à venir et qui ne soit
déjà là, depuis le tout, l'Autre, ce miroir à soie. 

Brume en surplomb

Les bagages encore au seuil
déploient les épaules de plomb,
esquissent d'un trait sur écorce
de bouleau le nez d'un canot.

Le couchant irise son œil,
les saveurs complexes et sons
enchantent la langue, la force
qui ramène le flux à flot.

Estompe les rêves d'écueils,
la claire évaporation,
car cette phase aussi amorce
mouvement du cycle de l'eau.

La grâce du regard accueille,
l'onde et sa circulation
qui propage son code morse,
forme inusitée, pur tableau.

jeudi 18 septembre 2025

Demain, Montréal

Un bleu prussien avance au couvert du lac avant de plonger au front vert des pins. La beauté existe du même fait que la laideur. Chaque début de journée le confirme avec les chaînes d'une nouvelle en continu, qu'une armée de patineuses contrebalance en glissant de côté d'un seul souffle. Grâce d'étoiles, éblouissantes d'eau. Au cœur du plan, liquide ton œil; se concentre sur l'oblique scintillante d'une lumière qui circule dans les grandes profondeurs; plusieurs fois, cligne — une poussière, une pluie de météores. On aura beau dire jusqu'au dédire, la splendeur goûte le sel de la terre.

mercredi 17 septembre 2025

L'Astre d'Orient

La mer des merveilles chante Oum Kaltoum, le pavillon de l'amande d'un repère s'ouvre. Miel et safran. Lors d'une traversée, on ne peut occulter l'Astre qui transperce la brume, nimbant récifs et devanture de la voilure. L'étoile éclaire la figure de proue, ancienne charpente sculptée dans le chêne de la colère et de l'ennui. La lumière touche les degrés de l'étrave, d'une lueur tendre pour le matériau, phare sur l'indéniable legs, origine de l'insatiable et du feu avec pour yeux, un globe rouge, une sphère bleue. Saphir et rubis.

dimanche 14 septembre 2025

Portrait et réminiscence

L'image claire de mes parents assis sur le divan des grands-parents. Les frères et sœurs de ma mère, fort nombreux, discutent entre eux, comme si nous étions absents. La colère de la « madre », qui, pour se venger, me signe des insultes sur les habillements des uns et les mimiques des autres; l'incommensurable ennui de mon père, si brillant, me signant l'insignifiance de ces gens. Et l'enfant, obligée de traduire des faussetés pour ne heurter ni blesser cette soi-disant famille, qui n'avait de nom que son comportement.

samedi 13 septembre 2025

Huit barré

À la rame bien harnachée,
la corde à virer tous les vents.
De claires brumes émergées,
la prise de l'eau, au Levant.

Naissances et commencement,
voilà Dame de l'Orient.

Pourpres rituels complétés,
cercle de sel, appel séant.
La propulsion éthérée,
Midi aux tisserands du temps.

Calme passion, apogée,
torrent sud réclame l'été. 

Le bateau sur une lancée,
ode de mer, nul contretemps.
La cadence à chaque lampée,
Septentrion éblouissant. 

De la nuit livre sagement,
Polaris sans égarement.

Unique souffle retardé,
silence et du discernement.
Stade de retour observé,
à l'Ouest pose le Ponant.

Les quatre vents, sons invoqués,
trait sur l'infini sublimé.

Le compte est bon? Subtile erreur.
Huit navigateurs et un barreur.

vendredi 12 septembre 2025

Huit couché

Atterrissant sur la dur roche
au cœur du doux creux, vive croche,
la boucle du fourmillement,
à la veine des éléments,
mélange de gneiss, eau, migma.

Purs cliquetis en contrebas.
Lumière vent sud, le repère
se juche tel un Finistère.
Flûte! Un habile jeu de doigts,
longent le chalumeau étroit.

Muse de corne qui résonne.

jeudi 11 septembre 2025

8va

Vol fulgurant, descente en piqué,
lumière fend les ères, stratosphère.
Le voyage de la plume au bec doré
souffle oblique, mantra d'un tracé;
sédimentation, surrection, érosion.

Une sorte de bleu, lave en échafaud,
la Barre des Écrins, pointe le Pèlerin. 
Le torrent tisse l'astérie du Sigi,
a l'éclat invisible de la fin d'une nuit
où s'enchâsse le pigment au grain.

Il y a  – au chœur de cet endroit,
multiples ponts sans porte-à-faux,
cascades en paume – un grand matin.

mercredi 10 septembre 2025

Cosmogonie du tiers-lieu

Un souffle en cascade soulève la boucle cendrée d'un cou dégagé en regard du vent, absent. Aucune ride sur le lac où Vénus pérenne descend lentement vers le rideau noir des liquoreux. La vie silencieuse pressant le chant du torrent qui enfle, puis bourdonne aux coins du paysage. Il est ce puissant battement d'un tiers-lieu, image, peau d'un tambour vivant et conversant dans une langue qui, près du tympan, roule sa voix de mer claire, familière. Deux et quatre fois salués, les anciens, levés en volutes de fumée, offrent le signe en présent. Sans surprise, apparaît, une fois de plus, le faucon pèlerin; une aile corail traversant l'air, l'autre fendant l'eau, son corps épousant terre et son esprit, pointant la nouvelle configuration du Levant. Annonce d'une libre circulation du temps. Écho de bon augure, réminiscence Future de la Parole d'Amma et de ses cardinaux de sang.

mardi 9 septembre 2025

Reflet du Bushido

D’une lenteur adorable sur un écrin saphir, elle sort sa beauté cuivrée du sapinage noir. La lune de sans. Impossible de croquer l’ensanglantée avec la lentille ce soir, il y a une interdiction qui réfrène l’élan, identique à celle qui concerne le regard humain. Le capteur est fermé. Il y a des lois invisibles qui murmurent si forts depuis l’enfance, auxquelles, il faut plier sans argumenter. Marqueur temporel, notre satellite qui plonge son reflet dans l’eau est bien l’âme du Bushido.

lundi 8 septembre 2025

Ancestral espace

Dans l'entre-deux, des voiles,
tout le loisir de choisir ou non,
de l'abscisse, de l'ordonnée.

Nous n'y pouvons rien, 
si les regards ne savent pointer
l'astre d'automne perçant la brume.

Toujours ces yeux clos plus noirs
que le noir, qu'offrent un séjour
trop long au jardin de Braille.

Seul, le chaman entrevoit
la forme et le contour, spectre
aux absolus d'un double seuil.

Eau de source

L'odeur étrange d'une absence de souveraineté contamine les lieux communs; telle une eau soufrée. Un « connais-toi toi-même » enchâsserait la lourdeur.

vendredi 5 septembre 2025

Le principe du tiers inclus

Avant    la nuée
que le fil    avale
d'argent    horizon
ne se rompe    sec
et que    le vent tiède
la coupe    aux lèvres
d'or    sur la pupille
ne se brise    humide

* l'Ecclésiaste 12:6

jeudi 4 septembre 2025

Tête de neige

Deux roches noires pour tes yeux,
sélectionnées dans la rivière claire,
creusées en orbites par tes soins.
La qualité des regards est tienne.

Une carotte, nez de pleine figure,
dans le vivant champ, désigné,
plantée au milieu par tes soins.
La ferveur des saveurs est tienne.

Cinq boutons nacrés pour bouche,
sculptés aux coquillages des mers,
cousus au centre par tes soins,
L'ouverture de la parole est tienne.

Seule la clémence d'un temps
fait disparaître le blanc.

Chenapan

Le tamia rayé, indigné de mon peu
considérant ses vitaux besoins,
au quotidien, stridule son importance.
La queue en virgule, gesticule.

Le petit suisse, ses exhortations,
tel son grand frère l'écureuil,
se plante sur le seuil, exaspéré,
que pour mon garde-manger.

En va-et-vient, des allers-retours,
monopolisant toute la galerie.
Avant moi, par les humains, gavé,
dénaturé — cher bruyant sacripant.

mercredi 3 septembre 2025

L'aiguille sur le pavillon

Lorsque la toile, au travers de l'écume de l'aube,
offre soleil blanc et fixe son halo de pur cyan,
les serres du pèlerin plient devant la clarté
de l'onde infléchie – diffusion sacrement en diffraction.

Le faucon fixe le shimenawa au cou du pin blanc.
Perpétuel élan, l'arbre signe d'une aiguille
qui, une fois détachée du brise-vent,
pénètre surface du lac tel un Imbrin, Plongeon

Chaque chute de cône, par ricochet fait émission,
ultrasons vibrant sur les monts, les éternels vallons.
Parvient alors au pavillon, l'inaudible fragile vérité,
occultée par le commun et les uns –

devant tant de beauté, quel est le nombre de foi
qui retourne l'âme au centre du souffle,
voir qu'il n'y a pas de simple conjoncture.
« Rapture. »

lundi 1 septembre 2025

Lac du Levant

Au point du jour, l'île de l'eau de roche est toujours aussi mystifiante, là où, le Mont tremble devant le chant des huards. Une brume couperet sépare les têtes de la bête des villes. Sept repousseront avec leurs curieuses légendes urbaines se fabulant d'elles-mêmes, mais pour l'heure, un répit. Les orteils enfouis dans un tapis moussu qu'une rosée officine en cascade régénérante. Longue immersion au sein d'une bénédictine forêt, celle de Marie-Victorin, dont chaque levé de jaune d'œuf coule sa douceur dans le miroir du lac. Une apparition, une lecture. Lente vie croquée au miel d'un rituel de vacancière hors du temps.

3I/ATLAS vers le quadrilatère du chasseur

* Bêta Orionis Ciel ! Échelle d'une autre grandeur, De la courbure en porte de voûte. File ! Fils ! Fille ! Perce tes Eaux, Par seconde,...