vendredi 29 août 2025

Scintilla Animae

Concentration précise
À la flèche du Maât
L'horizon s'allume
Mèche de Saint-Elme 

Skippeuse

L'observateur fixé sur l'étincelle, de celle qui boucle en Reine Everest, la cartographie des mers du Sud. L’esprit sylphe teint de Violette Dorange peint l'horizon strapontin. Sous son ombrelle filante, la marge du ciel n'a jamais été aussi belle et mouvante. Devant les billes versées, le Cap Horne apparaît; malgré son air redoutable; comme un paradis qu'une brindille traverse. L'esprit d'air alimente les ailes de l'Oiseau de feu, large d'une solitude pleinement assumée. L'âme navigatrice affronte ainsi, passages obligés et ses grâces lactées.

Du nez

De l'œil ou de l'oreille, difficile de trancher devant autant d'absolus.

mercredi 27 août 2025

La chute de Nachi

La chute de Nachi

De haut en bas, l'œil vivant observe la chute et la manière volontaire dont elle se place. Avant la cime, il fixe le paysage, ce qui s'articule en particule, et s'élance. Au courant, dès le début de la descente intermédiaire, que le monde se présente sur trois plans, et ceci, jusqu'à l'arrière du jardin japonais. Si la vision ne choisit pas de position, elle est la somme d'un nous. Ainsi, de la bouche du temps se révèle la dure origine de l'âge de pierre favorisant le tumulte au pied, là où se brise l'écoulement. Une fois les remous traversés, la goutte n'y retourne pas, et se fond à l'incommensurable limpidité d'une mémoire d'eau.

mardi 26 août 2025

Manche de Jade

Depuis un temps d'ailleurs, la Nature nous retourne au vert au plus près du centre. Invariable sanctuaire. Retrouve avec délice cet espace qui te murmure à l’oreille, besoin et faim se sustentent à la parole d’une pêche blanche. Celle que t'offre la Dame du port de la Mangue, pour que la vision expérimente l'agile exécution de la coupe et l'aérienne présentation. Mukimono à l'enseigne, ici, patience et ouverture aux scintillantes saveurs. De haut en bas, d'un geste précis sans en abîmer le fruit, l’okāsan épluche d'une seule spirale la peau et sert l'hakutō entière sur lit de glace froissée. Une mer berce ses étoiles du midi pour polir la galerie. Dans cette cuisine, sur la table de cyprès, les choses passent comme elles doivent passer, langueur d’une paix, identique à celle de l’alizé près de retrouver le chemin tapé d'un jardin de communauté.

lundi 25 août 2025

View-Master

Perdue dans le paysage d'un faiseur d'arrêts sur image, dont le tulle gazé de Nyx écoule sa fine poussière sur les courbes pierreuses d'un désert. Brille bleu cosmique, une barbe à papa galactique qui desserre la ligne Neptune du contour des dunes. Allume la lampe de sel à l'horizon soutenant la carte de l'Éternel tison. Pendant que mon âme foraine tente le saisissement d'un liséré de sucre blanc, voile lactée avant que l'aube n'advienne le tout fondant. Retrouve d'un tâtonnement le souffle de l'enfant, lorsqu'il arme son "View-Master" d'une profondeur d'arceaux et touche d'un cil collant l'Inaltérable firmament. Le réconfort de plaquer ses yeux — front contre front — aux cieux du Maître de la Vision qui offre la vasque primordiale et sa coupe transversale.

dimanche 24 août 2025

Artisan forgeron

Les plus jeunes que soi ne posséderont jamais l'expérience du corps dans le temps, et cela, bien que les heures du monde soient comptées. L'artisan, riche de son art, ne peut tout enseigner, et l'apprentie, avide de savoir, ne peut le recevoir dans sa totalité. 

samedi 23 août 2025

Agua pneuma

Esprit distillé sur l'agave bleuté, à des lustres d'une tragédie, au plus près d'une Mexicaine sacralité. Sensation exquise, inqualifiable, lourde légèreté. Ici, le vent emporte le son palpable — Sonora, Sonora, Sonora — chante à l'endroit, trois fois. Au mystère d'un désert, une plante ose la cathédrale. La feuille émeraude lève sa jupe acérée, un tapis cumin à la base du pied. Exposition bronzée. Le Maestro Mezcalero tourne — alchimique élixir — autour de la piña, car, au cœur de cet endroit, l'émotion n'impose pas supplice de la goutte, mais scelle d'une saline invocation son festina lente. Au centre des ombres et des lumières, la grossière rapidité de notre ère est ignorée et l'unique pression est celle d'une lente cuisson sur bienveillantes pierres. De volute en volute, le horno déploie son cercle de culture en suite de Fibonacci; la balance advient du chaos, une lampée de mezcal, bulle de feu cuite au sol des sols où crépite la racine d'un cantique.

vendredi 22 août 2025

L'Œil et le Cercle

La mer de toutes les merveilles souffle stable et limpide. Elle offre d'un oeil d'aigle, son bhajan. Les paumes luisent d'une flamme violette qu'aucune lame ne saurait transpercer. O parfait, sel tracé. À l'intérieur du point, la clarté comme une onde esquisse le chemin. Sa parole, un Éden dans le jardin. 

jeudi 21 août 2025

O

Ancre blanche de la page, vélin plié, vague cachetée. Ta poste tombée au bord de mon large arrive au point nommé.  

mercredi 20 août 2025

Que nada

Depuis près de sept années, en discontinu, dans un lieu de confiance qui donne envie de dérouler le fil de ta vie, tu démêles activement les nœuds de l'histoire. La fameuse traversée épique que peu entreprennent, mais que tous attendent les rebondissements comme un curieux roman. Cette faim te fait rire rouge, parfois jaune et puis bleue. Le mensonge éhonté qui stipule que, devant une assemblée où se cachent certains juges, critiques, commères et même sorcières, l'âme se livre sans fausse pudeur. Depuis tout ce temps que tu observes les espaces qui ne délivrent d'eux-mêmes, presque rien, quel leurre.

Tension superficielle

Les molécules d'eau attirées les unes vers les autres tissent une membrane de verre flexible où le gerris surfe sur une vague infime. Les six branches de ses pattes brillent d'un point lumineux contre le miroir de l'éphémère. La brume recouvre l'ogive cuivrée de son corps et voile pendant un moment, la maison d'été, ainsi sont reléguées aux oubliettes, les choses de l'impatience.

13 Eerie

On ne peut rien contre l'insatiable.

mardi 19 août 2025

Songe réel de la nuit

Sur le pas de la forêt, au premier plan du tableau, nos corps dans une obscurité complète où seule l'empreinte astrale d'un faible scintillement nous révèle en présence. Il est limpide que nous sommes ce système binaire spectral. Un en décalage vers le bleu, l'autre vers le rouge. Si proche, liés par une invisible force, se tournant autour, loin des regards à œil nu. Un peu plus loin, au deuxième plan, le contour de diverses essences forestières d'un sombre vert, se découpe sur une tapisserie compacte et scintillante d'arbres de vie. Tout mon être tend vers le fond brillant, ce troisième plan, mais impossible de dévier sans l'autre, qui est toi — voix qui me confie que nous ne pouvons, pour le moment, toucher à tant de beauté., mais impossible de dévier sans l'autre, qui est toi — voix qui me confie que nous ne pouvons, pour le moment, toucher à tant de beauté.

lundi 18 août 2025

Roi des vents

Par bandes de trente, les geais — ces semeurs de chênes — se disputent les akènes à coups de cris stridents. Des synchronies de lignes bleues, figures de ballet. Un va-et-vient tenace entre les glands et les fruits aigres-citronnés des sumacs vinaigriers. Assise sur les marches de la maison au toit de jade, face aux trois chênes blancs, le spectacle de la horde des passereaux te ramène au centre de l'histoire du monde, de cette faim féroce qui lie la terre, le sang. Et soudain, sans nul bruit, pour souligner ce qui plane, le roi des courants ascendants décrit de larges cercles, ses ailes sombres entre terre et fleuve. L'œil du pygargue à tête blanche supervise le vivant et le sort.

À feuille et à vapeur

Timbrée à souhait,
hier, revenue par le train
de la gare de Sainte-Foy,
d'est en ouest, à sens inverse,
s'éloigner des largesses
de mon fleuve aimé.

Assise côté fenêtre,
défilent des champs
de maïs, de colza, égrenant
tels un chapelet stroboscopique,
des moissons mûrissantes
à l'air de miel tréflé.

Ignorant mon voisin bavard,
mon âme tente le survol
d'un souffle, d'un "soul"
sur ces espaces festonnés,
séquences alternées s'imprimant
à vitesse variable sur ma toile.

L'œil abreuvé, tu es à même
d'affronter les affres du béton,
ses labyrinthes, ses constructions.
En enjambant le pont, tu plonges
dans le rêve de la feuille d'or, blottie
au cœur de ses trichomes protecteurs.

mercredi 13 août 2025

Dissolvere

Une fantasque obsession,
Qui s'agite depuis l'ère
Où mes mains plongent
Dans l'aire pigmentaire.

S'il y a bel et bien une lumière
Pour nous retourner
À la Materia Prima,
C'est la noire, mon noyau.

La possibilité de devenir
Exit, quelque chose d'autre,
Indifférencié de toutes choses.
Ce monde est au seuil de —

Le vent et la forme

Observe, contemple, examine.
L’esprit de la photographie
maître cartographe du lieu,
choisit toujours de révéler.

Fixe le point de vue assigné.

Ce qui touche au cadre,
une invitation au regard,
à se déposer plus loin, là,
où débute la vie secrète.

Au centre, quasi-fantôme,
un sentier de foin salé, tassé,
des petits arbres et arbustes
que l'on ne sait nommer.

L’étroit chemin se jette à la mer
ouvre une voie navigable,
un va-et-vient entre le marcheur
et la somme des vents marins.

La silhouette disparaît,
quand les pieds touchent le sable.
En avant-plan, dans le soleil de midi,
une constellation de fleurs sèches
psalmodie un nouveau mot :

anémomorphose.

[2024-10-04 | 2025-08-13]

mardi 12 août 2025

Parallaxe stellaire

Dans la forêt boréale où des notes de sapin baumier chatouillent le nez, le lièvre variable, dépose ses oreilles gris sable sur mes genoux. Moment rare, où je dois user de toute ma volonté pour ne pas l'écraser contre mon envolée coutumière d'un trop. Alors, je demeure calme et gratouille son pelage doux, hésitante sur la norme des distances à maintenir avec les lagomorphes. Parfois, d'un souffle, il me déboule dans son terrier cosmique, mais, pour l'heure, c'est le boulier des grandes chaleurs. Demeurent ces îlots de fraîcheur au cœur d'une embardée balsamique d'épinettes noires, du bonheur vanillé des lichens et ce fumet oriental d'un tapis d'hypne dorée.

lundi 11 août 2025

L'esprit du Furoshiki

Encore une nuit de fournaise à prendre place sur le banc, l'alizé absent. Tu sors de ta poche cette petite chose enrubannée d'un tissu violet gaufré en vagues tissées. Un ruban de soie volcanique qui encadre les côtés. Un présent qui vaut son pesant d'ère sur le marché cosmique. La promesse de ne plus partir au vent. Tendrement, tu places l'emballement à la vue du ponent.

Feu silence originel

Des draps arachnéens
qui battent la mesure,
grès du jasement du vent.

Parfois le plat se détortille,
torpille le ciel d'un coup de canon
et le chuchotement reprend.

Voilà, l'image immaculée
avec sons et ciel clair,
détourée par trame de coton.

Voilà, l'apparition fantôme,
Lorsque j'imagine les parents,
autrefois, terre et mer.

Qui me murmure l'histoire
en gestes de lumière,
d'ombres d'outre-tombe.

L'étrange gardienne de leur mémoire
a des mains, des yeux et contraire
à leur légende, une corne de brume,

une voix, un porte-voix.

dimanche 10 août 2025

Facteur clé

Chaque jour, un voyage. Lueur aux frises dorées sur le miroir du café, une perle de Joyce, tombée, brouille la laque noire. Le calme de surface revenu, une vision monastique chartreuse, apparaît, au cœur de forêt dense, chêne vert, immense. Stable construction de château sable.

Lieu énigmatique où musique de monades recluses, tissent l'univers à un "être" niveau. Il est certain qu'à cet endroit, au point d'homéostasie, tout se joue. Les synapses des aulnes deviennent une symphonie au creux de la paume — quelle est donc cette magie ? — ligne de vie pour les métamorphoses.

Nul doute de l'étrange pouvoir de l'arc de l'augure et de sa téléportation engendré par le souffle infini du marc.

Shanshui

Retrace la trajectoire et relie l’ensemble des points, sa cosmologie — danse vers toi la ligne du rêve d'où tu soulèves chaque mot, sa cosmogonie. Le son, la figure et le nom. Sa parole migratoire, lettres transcendantes. Si l’inscription traverse l’ellipse, une parcelle de l’espace est ainsi occupée — montagnes et eaux. Sache que même pendant des années à l'observer, tu n'en feras pas le tour. Voilà la source qui désaltère et toutes les aiguilles du pin qui sustentent la fin. 

[2024-07-05 | 2025-08-10]

samedi 9 août 2025

À une seule fleur

Tête en bas, renversée,
dans le terrier du lièvre coureur,
au centre du double amas de Persée,
des étoiles aux yeux roses, mon coeur.

Dans le noir du trou de la terre,
comme dans une forêt profonde,
abrite la paire au champ stellaire,
monotrope uniflore, spectre monde.

Mesure l'incendie sur l'échelle de Scoville
– à quoi pense ou penche la capsaïcine ?
Les feux et la pénible chaleur de l'île
font rêver d'un saut dans la piscine.

La Havane de mon placenta, couve,
cette curieuse étamine, visage oblique;
par la racine échange les nutriments,
condiments, relation symbiotique.

Dickinson, Émily, l'a baptisée,
la fleur préférée de la vie.

***

White as an Indian Pipe
Red as a Cardinal Flower
Fabulous as a Moon at Noon
February Hour–

Emily Dickinson

vendredi 8 août 2025

Argentique rubis

Toutes ces journées nivéennes
passées aux chambres hadéennes,
l'odeur aigre du révélateur,
et ce bulbe inactinique – rubis.

Apparition, cristaux métalliques,
cette main levée, ce bras visible;
le geste qui n’est pas la somme
d’un mouvement emporté, mais lent.

Une forte figure en suspens,
un consentement, un rien à voir
avec cet empattement malicieux
à la commissure du minutieux.

Au regard; offrande en noir et blanc.

jeudi 7 août 2025

Le jour d'après (si...)

Sur le quai abandonné,
un tourbillon de pigeons
alimenté par cris
et grands bruits.

Du soir au matin,
opacifie l'harmonie
du chant du ressac.

Recherche la compagnie
des hérons taquinant le poisson
en observation de silence,
de résilience.

Du soir au matin
telle une corne de brume
palpe l'invisible;

cette nouvelle expansion costale.

mercredi 6 août 2025

Cartographie d'un kintsugi

J’affectionne ce genre de lieu
où toute chose ondoie,
dans les fibres de l'espace
sans le marquer réellement.

L’odeur du faux propre
côtoyant poussière et fil élimé,
un sans saveur imbibant l'échange
de malaise, de fuite, d'imprévu.

Musique lourde de grésil,
telle une télé mal syntonisée.

Dans cet endroit inconnu,
je m'y sens chez moi
en pure vulnérabilité
avec comme carapace
des joies sauvages. 

[2014-05-17 | 2025-08-06]

mardi 5 août 2025

Pukhraj ou Rig Véda

Chaque visite à la dame du port de la mangue,
la maiko retrouve, dans la lourdeur du soir,
cette odeur boisée que tisse l’humidité,
un fumet de cognac, un relent de sumac,
le souffle d’actes passés.

L’antichambre corail de l’okāsan
est emplie d'effluves transmutés.
Ces parfums persistent, plus tenaces
que Huysmans et ses mirages,
ses épices, ses voluptés.

En effectuant les corvées,
la jeune femme observe la geisha
cette racine d'If, paressant, se berçant.
La mère de toutes les merveilles,
tapote son sautoir, miroir.

Orné d'un saphir si jaune,
qu’il perce la prunelle de l'apprentie
d’un éclat plus vif que le coing mûr.
Le bijou infuse ses lumières védiques,
promesse de richesses uniques.

Si le mystère nourrit l'imaginaire
plus efficacement que la vérité,
quel attachement la geisha de Kola-amba-thota
éprouve-t-elle pour sa pierre solaire ?

La jeune apprentie saisit
plus que l'or des mondes,
que, lorsque l'on aime le récit,
on ne le questionne pas ou peu.

[2014-09-23 | 2025-08-05]

Les quatre vents de la terre

Observe ce qui tremble par touche,
immobile devant les quatre vents de la Terre.
Devant la totalité de l'espace conçu.
Tout est ouvert mais aucun souffle n'abîme le lieu.

La terre est retournée, mais le semeur dors avec l'ivraie.
De ce point inatteignable, le regard en plongé,
détroussant la perspective — Que vois-tu ?
Les mouvements fixes se font attendre.

Il aura fallu ton passage sur Terre,
pour faire basculer le centre avec ta faim d'ogre.
Tes audaces déracinent l'ancien et sèment le nouveau,
à mesure d'appétences; tes élans forment 
des madrigaux primitifs pour dieux jaloux.

Avec bienveillance pour le « regardeur »,
demande au terrible Borée de blanchir le décor,
au pluvieux Notos de l'inonder.
De ma part, supplie Euros de faire tonner,
que la douceur de Zéphir berce notre vue.

Sous le chant du huard,
souhaite que notre monde retrouve
le balancement indigène des iris;
le fil de son histoire, ses mythes,
afin que se tissent les aubes opalescentes.

[2024-06-29 | 2025-08-05]

lundi 4 août 2025

Punctum

Faussement distrait par l'ajustement de sa lampe frontale, l'homme demande à la femme assise à son côté. « Vous aimez à ce point? » Elle sourit en nettoyant soigneusement la lentille de sa caméra avec un linge fin. « J'y ai réfléchi, à ce point, jusqu'à la virgule près de son non-retour. Astre lointain, univers en soi, j'aime ce point. Ce nœud précis dans l'acte de faire, cet alignement, façonne le fragile et repositionne le souffle. Triade de proximité, intimité et distance inéluctable qui se module en variables. Lieu de passage humainement fascinant avec ces détails qui s'attrapent comme des lucioles en pleine figure. Ne pas aimer cet éclairage est inconcevable. Ce point m'enivre. »

[2014-02-09 | 2025-08-04]

Sigil salin

Le plus souvent,
je fixe mes abscons,
lance ma ligne
dans les sillons
où naviguent
les courants de fond.

Je ne sais trop
si mon esprit de bottine
a des ailes ou des branchies.
Pensée sibylline,
la pêche offre
chair joie sanguine.

Et l’ichtyomancie délivrée,
tel un sceau en sort salé.

[2025-07-02 | 2025-08-04]

dimanche 3 août 2025

Aquatique mathématique

L'abstraction du murmure des poissons, mathématique intuition; la ligne possède d'invisibles incises afin de faire vibrer ce qui la longe — alignement de ventouses — vecteur de ce qui la courbe en mille Bézier et teinte le Tyr de pourpre. Voici, la curieuse mise en scène des profondeurs et de son adaptation sensible à la lumière de fracture abyssale et qui révèle une puissance d'onde incubatrice nébuleuse. Cetus trouve étrange, l'idée redondante des désirs extérieurs, celle de remettre en désordre ce qui s'ordonne depuis la nuit des temps. L'ultraviolet traverse son espace — à ce sujet — la mèche courte.

[2015-08-27 | 2025-08-03]

samedi 2 août 2025

Flèche à barbule

L'archer concentré,
à cibler mille fois, le blason,
en oublie l'animal
niché dans le sode-guchi
de son haori,
lors des visées.

Chaque nuit, une fois
le chasseur endormi,
l'épique bête aux poils modifiés,
use de tendres ruses
et remplit le carquois
de ses barbules dorées.

Dans un élan imbriqué,
afin que l'homme géant
puisse continuer à décocher.

Gésir geyser

Le vent sablé courbe l'élyme, tracé vague fabrique les chaleurs d'août; ondoyant devant l'horizon, comme des particules de peau, en suspension dans un hammam, trop frottées. Chatoiement de reflets saumonés. Voilà la vue de la chambre granuleuse au lit défait où une gisante contemple, avec, à son côté, les menus détails; une cage à lapin, un sac de livres, des livres, des livres, une bibliothèque; un carnet émeraude comme une feuille de muguet, un mot vermillon.

[2010-07-15 | 2025-08-02]

ÉLEC/TRI/CITÉ

ÉCLAIRE GRAVE : « JE SUIS LA RÈGLE QUI SAUTE. AUCUN SILENCE N'EST VIDE. »